Wednesday, February 20, 2013

How did I get to be so lucky?

I could tell you that I knew from the beginning that I would be my own boss and have this awesome lifestyle. But I would be lying. When I wrote my autobiography at 19, I saw myself work from home in the country with a cat on my lap with 3 kids playing in the garden sipping a cappuccino, a pretty fascinating picture given I was pretty much there 2 years ago, at 32! But the idea of being a digital nomad was not even a concept when I was studying in translation. God, we were handing our translations written by hand!! We carried our big and heavy dictionaries with us... How could I have ever dreamed of working on a laptop from Costa Rica or a Mongolian yurt in the Yukon wilderness? 

Je pourrais vous dire que je savais depuis le début que je serais à mon compte et que j’aurais ce style de vie incroyable. Mais je mentirais. Quand j'ai écrit mon autobiographie à 19 ans, je me voyais travailler à domicile en campagne en sirotant un cappuccino avec un chat sur les genoux, et avec 3 enfants qui jouent dans le jardin. Un tableau assez fascinant étant donné que j'étais à peu près là il y a 2 ans, à 32 ans! Mais l'idée d'être un nomade numérique n'était même pas un concept quand je faisais mes études en traduction. Nous remettions nos traductions écrites à la main! Nous nous promenions avec nos gros dictionnaires avec nous... Comment aurais-je pu rêver de travailler sur un ordinateur portable du Costa Rica ou une yourte mongole dans la nature sauvage du Yukon?

Big part of it is pure luck. Luck to have chosen a profession that allows us to be location independent. Luck to have been able to build our business while JF had a good secure job. Luck to have great reliable clients. Heck, for a while I wondered if I even liked translation. 

Une grande partie est de la pure chance. La chance d'avoir choisi un métier qui nous permet de ne pas être rattachés à un lieu de travail fixe. La chance d'avoir pu bâtir notre entreprise pendant que JF avait un bon travail stable. La chance d'avoir de bons clients fiables. C’est bien pour dire, pendant un certain temps, je me demandais même si j’aimais encore la traduction.
 


My first job (that started as an intern, then as an assistant and quickly – too quickly – as an editor in chief of a magazine) was a very exciting, very diversified and stimulating job. I had lots of freedom and there was lots of room for creativity. I thought I had found my dream job. But the job atmosphere was deleterious and I had to save my skin... After that, I went from typical translation jobs to more exciting ones (I thought I had found the jackpot with a young ad agency in Old Montreal but I was mainly paid to be available and I was so bored...), but when I ended up in a big Pharma company in Toronto sipping bad coffee and eating greasy cookies at incredibly boring team-building HR meetings, I knew I had hit rock bottom.

Mon premier emploi (qui a commencé en tant que stagiaire, puis comme assistante et rapidement - trop rapidement - comme rédactrice en chef d’un magazine) a été un travail très passionnant, très diversifié et vraiment stimulant. J’avais beaucoup de liberté et il y avait beaucoup de place pour la créativité. Je pensais avoir trouvé mon emploi de rêve. Mais le climat de travail était délétère et je devais sauver ma peau... Après cela, je suis allée de postes de traduction typiques à d’autres emplois plus passionnants (je pensais avoir trouvé le jackpot avec une jeune agence de publicité dans le Vieux-Montréal, mais j'étais surtout payée pour être disponible et je m'ennuyais tellement...), mais quand j’ai fini dans une grosse compagnie pharmaceutique à Toronto en sirotant du mauvais café et à manger des biscuits trop gras lors de très ennuyeuses réunions des ressources humaines pour encourager l’esprit d’équipe, je savais que j'avais touché le fond.

Fortunately, JF got a call from the Yukon government soon after and got offered the job he was waiting for. At this point, I wondered if it was time to consider a career change (after my phenomenal 2 week college flop in organic agriculture a year prior...).Maybe my connexion junkie nature would make me a good psychologist, like my dad?

Heureusement, JF a reçu un appel du gouvernement du Yukon peu de temps après et s’est fait offrir le poste qu’il attendait. À ce stade, je me demandais s'il était temps d'envisager un changement de carrière (après mon échec phénoménal de 2 semaines en agriculture biologique au collège d'un an avant...). Peut-être que ma nature de connexion junkie ferait de moi une bonne psychologue, comme mon père?

I quickly got a job as an employment counsellor at the Yukon French Association (AFY) in Whitehorse and thought that would be a good test to see if a relation oriented career was my cup of tea... I soon realized that if I did not feel a heart connexion with the person in front of me (and I did with many of my clients since half of them are still good friends to mine to this day...), I really wasn’t into it... So long for that career change... 

J'ai rapidement trouvé un emploi comme conseillère en emploi à l'Association franco-yukonnaise (AFY) à Whitehorse et je me suis dit que ce serait un bon test pour voir si un emploi dans le domaine des relations personnelles serait ma tasse de thé... Je me suis vite rendu compte que si je n'avais pas envie d'une connexion de cœur avec la personne en face de moi (et je l'ai eue avec beaucoup de mes clients, puisque la moitié d'entre eux sont toujours de bons amis à ce jour...), mon cœur n’y était pas de la même façon... Tant pis pour ce changement de carrière...


This is when we heard that a friend of a friend, who was traveling to the Yukon, was a translator working for a big company in Europe, but she was working from wherever in the world she wanted. She worked from Monday to Saturday, from 7 am to 11 am. A seed was planted...


C'est alors que nous avons entendu parler d’une amie d'un ami, qui était de passage au Yukon, qui était une traductrice travaillant pour une grande entreprise en Europe, mais elle travaillait d’où elle voulait dans le monde. Elle travaillait du lundi au samedi, de 7 h à 11 h. Une graine venait d’être plantée...


When the girls were about six months and days and nights got back to their respective places in our life, a great translation contract fell on my lap that made me fall in love again with translation. During naps, I was translating articles on natural menopause treatments and the benefits of tea for a high-end health magazine... The self-employed adventure began and the rest, as they say, is history! 


Quand les filles ont eu environ six mois et que les jours et les nuits ont commencé à reprendre leurs places respectives dans notre vie, un contrat de traduction a atterri sur mon bureau et m'a fait retomber amoureuse de la traduction. Pendant les siestes, je traduisais des articles sur les traitements naturels de la ménopause et les bienfaits du thé pour un magazine de santé naturelle haut de gamme... L'aventure du travail à la pige a commencé et le reste, comme on dit, fait partie de l'histoire!




5 comments:

Joanna said...

génial ce post. j'adore lire tes "tranches de vies"! :O)
un jour j'aimerais don' ca lire ton autobiographie écrite à 19 ans! waw quel super leg pr tes filles ca!!!
au fait, est ce que tu as un site web pr ta "boîte de traduction à la pige"?
c'est vrai que la traduction donne bcp de liberté et que c'est très varié, tu traduis des trucs tellement différents à chaque fois que ça te fait découvrir plein d'horizons. Et puis, quel bonheur de travailler à ton compte, qd ca te tente TOI, pas être pogné ds le traffic des ponts vers mtl tous les matins comme tant de monde!

bisous bisous
Jo

Catherine said...

Merci, Jo, non, pas de site Web... Faudrait bien s'y mettre... !!

Jen C said...

Thanks for sharing. I love to read how others are funding their long term travels. My story is actually similar. Years or consulting and working in an office followed by 'lucking' out with remote work I can do anywhere.

Laurence said...

J'adore ce billet. :-)
J'admire beaucoup ton parcours: tant d'opportunités! Je me sens souvent coupable de ne pas avoir eu d'autres jobs que celui de traductrice pendant toutes ces années, mais ici à Pise les opportunités sont tellement inexistantes! Et puis je suis restée "bloquée" ici pour que ma fille puisse voir son papa... Du coup je me retrouves avec mon travail de traductrice qui serait l'idéal pour travailler n'importe où, et c'est très frustrant de rester ici avec tous les désavantages. J'ai souvent envie de tout laisser tomber, j'avais enfin décidé de changer de voie, me diriger vers un travail avec plus de contacts humains, moins d'écran d'ordi (dur dur de se décider quand on travaille en jogging-pantoufles depuis des années), et voilà qu'une opportunité jamais vue arrive à moi: un contrat d'un an pour des traductions avec un fixe mensuel (bon, on est encore loin d'un "salaire") + extras... Je devrais exulter, et voilà qu'au contraire je suis tiraillée entre accepter ou décider enfin de tourner la page!
Là j'ai été malade presque 2 semaines et ma fille aussi, et c'est tellement pratique de ne pas avoir de chef, ni de justificatifs à donner...
Je voudrais tant accepter les choses comme elles sont, me contenter de gagner peu, mais si je reste ici la vie est trop chère pour être tranquille...
Je t'embrasse,
Laurence

Catherine said...

Merci Laurence de me partager ton parcours, ça me touche beaucoup. C'est clair que c'est tellement plus compliqué quand la famille est scindée en deux... Puis, oui, la vie en Italie est tellement chère... mais j'avoue qu'après toutes ces années à travailler à mon compte, à être plus maître de mon horaire et de mon lieu de travail (et oui, de mon habit de travail!), je ne me verrais vraiment pas me retrouver avec un patron sur le dos, un horaire imposé et des contraintes... mais je comprends bien ton questionnement, surtout celui lié au stress financier... Je te souhaite de voir clair dans tout cela. Le contrat dont tu parles me semble une occasion en or. J'espère que ce sera un bon compromis! Tiens-moi au courant!