(Excerpt from For the Sake of our Children)
La semaine dernière, j'ai eu le grand honneur de discuter avec Léandre Bergeron, auteur de plusieurs livres, mais surtout d'une oeuvre qui m'a profondément transformée, Comme des invitées de marque (consultez votre bibliothéque locale) (traduit en anglais par For the sake of our children, avec une préface ajoutée de John Taylor Gatto). Ce récit d'un an de sa vie en famille se lit comme un roman mais ne sera pas nécessairement facile à lire pour plusieurs. Il y aura sans doute beaucoup de pauses, de réflexions, de hochements de tête (d’accord ou de désaccord). Un heureux mélange d’opinions sur l’éducation, le respect, la scolarisation et même la politique.
Depuis quelques années déjà, je souhaitais écrire à Léandre. Je me demandais comment c'était quand ses filles étaient petites. Ce qu'il aurait fait lui, à ma place dans les nombreuses situations délicates qui ponctuaient mes journées. J'étais on ne peut plus convaincue de cette approche dont il parlait si bien dans son livre, mais j'avais peine à vivre cette conviction au quotidien. J'ai finalement écrit cette lettre et je lui ai envoyée. Et il m'a écrit qu'il fallait qu'on se parle, que je devais l'appeler. J'étais comme une enfant à Noël (ou une ado au show de Bon Jovi)!
J'avais au bout du fil un homme que j'admirais profondément, porteur d'une sagesse dont je souhaitais m'impreigner, et je le bombardais de questions pratico-pratiques, voire superficielles... J'imagine que j'essayais maladroitement d'apprendre comment être comme lui, trouver une recette, une formule magique, n'importe quoi!
Ce que j'ai compris, c'est que d'abord, quand on a des enfants dans la cinquantaine, on a toute une autre perspective, une maturité, un recul...
Léandre s'est toujours bien gardé de faire de la projection, de moraliser, de décentrer ses filles. C'était pour lui aussi naturel que de respirer. Une conviction à toute épreuve.
Nous avons parlé de marginalisation, d'algèbre, d'instruction libre, de dictées et de chevaux... Et vers la fin de la conversation, je lui dit : « Tu sais, je suis complètement convaincue que les enfants qui ne sont pas forcés d'apprendre vont apprendre tout ce dont ils ont besoin et plus encore, mais c'est juste que j'aime tellement la pédagogie Waldorf, je trouve ça riche...» Il me dit : « Ah! Je vois! C'est toi qui n'est pas déscolarisée! » Et j'ai compris! J'ai compris que c'est un travail de longue haleine que de se défaire du moule qui nous a formé...
Cette conversation m'a donnée le souffle dont j'avais besoin pour remettre les curriculums dans la bibliothèque et vivre un peu, avec mes filles, dans le plus grand respect de ce qu'elles sont et de ce qui vit en elles.
Merci Léandre.
Would I ever interrogate a distinguished guest? Never. I trust her. I give her the benefit of the doubt. How dare I ask my child if she knows this or that?
Testing, assessments, interrogation at home and at school are the fastest ways to destroy the trust that must reign between children and adults. Trust (or confidence, which, etymologically, means faith in the other) is what symbiosis is built on. When a child believes that a parent is on her side no matter what, when there is complete trust and closeness, the child can develop in a healthy manner.
If, however, the child feels constantly assessed, if parents doubt her and act as if they don’t trust her, then the fine fabric of symbiosis is torn apart and the child is thrown into a state of anxiety. How can this young and dependent child possibly reestablish symbiosis? She can certainly demonstrate her anxiety by crying. And how will the adult respond? Will the parent comfort the child? Or simply tell the child to stop crying? If the child is comforted, symbiosis is reestablished, anxiety dissipates, peace returns and life is bearable once again. But if the adult tells the child to choke back her tears, not only does the anxiety persist, the child has lost all ability to express herself.
And when the child swallows her tears, what can we see in her eyes? That she no longer has the right to exist as she is. If she wants to survive – and this is the fundamental drive of all beings – she is going to go crazy, off center, lose her way, submit herself, subordinate herself to adults, lose her integrity and lose herself in lies, hypocrisy and duplicity, simply in order to survive. Perhaps not right away, of course. She will try, who knows how many more times, with her tears, to reestablish symbiosis. Then one day, tired of the struggle, she will give up. She will acquire a tolerance towards the aggression of adults (parents and teachers) as she developed a tolerance towards the tasteless mush she was forced to swallow as her first solid food.
(Excerpt from For the Sake of our Children)
Oh Catherine. Lucky, lucky you. Please post more if you are so inclined...
ReplyDeleteMerci Catherine pour ce partage !!!!!!!!!!!
ReplyDeleteJ’aimerais me diriger vers le unschooling à terme, mais c’est vrai que je ne suis pas « déscolarisée » moi-même et que, pour l’instant, Walid a besoin d’un cadre qui l’incite à une certaine forme de créativité : cela nourrit sa vie imaginative ! Car sinon, il ne joue plus et cherche refuge dans les jeux vidéos.
Alors, pour l’instant, le peu de pédagogie que l’on fait est nourrissant pour tous, mais c’est du temps que l’on pourrait consacrer aux balades, par exemple...
Peut-être qu’au bout de quelques mois ou plus, il y aura des acquis au niveau de la question de se poser et que l’on pourra être davantage dans l’impro...
Catherine, these words are so powerful. I'm off to look up this book now. Such amazing words. Thank you for sharing xxx
ReplyDeletehmmm big food for thought...
ReplyDeleteMerci pour avoir partager...
I must get my hand on this book...pronto...
Blessings
Nadine
Oh WOW!!!!! Non mais quelle chance!!! Merci beaucoup d'avoir partagé avec nous!
ReplyDeleteOh, that last paragraph makes me so very sad, to imagine a child feeling that way. And I'm sure so many do. Sigh...
ReplyDelete(Catherine, Can you please send me your email address some time? I am never able to reply to your comments. Thank you for the well wishes, Chloe is well...)
Dear Renee, I know, this is very sad.
ReplyDeleteMy e-mail is cforest(at)hotmail(dot)com. Can't wait to hear about Chloe...
you chose some very powerful excerpts to begin and finish your post.
ReplyDeleteFrancesca, all her book is powerful like that!
ReplyDeleteJe n'ai pas encore trouvé comment survivre sans mettre ma fille à l'école, mais je t'envie tellement! Et puis j'ai tellement de mal à me faire comprendre des autres quand je parle d'unschooling...
ReplyDeleteBaci da Pisa,
Laurence
chere Catherine, encore une fois tes posts tombent a pic pr moi a ce moment de mon cheminement. merci.
ReplyDeletec est amusant on m a offert le livre de Leandre il y qq jours. je me repasse le passage sur l indecence a tester des invites plusieurs fois par jour, qd ma peur me pousse a controler. ca m'aide. nous avons quitte les US pr un pays europeen anti-home learning (nous etions a 2 doigts de reussir a s installer au Qc!!) alors ttes ces inquietudes ca m inquiete et me fait douter et deconnecter de mon fils. dc merci Leandre et Catherine.
Bonjour
ReplyDeletemeci tout d'abord pour ton merveilleux blog que je suis depuis longtemps, je me decide enfin aujourd'hui à t'ecrire car ton post me parle tellement, c'est incroyable. mon fils a 4 ans et je ne souhaite pas le scolariser mais en même temps je ne me sentais pas capable de mettre en place tout un programme "waldorf". popur l'instant je suis entre les deux, respecter un ryhtme pour qu'il ait un cadre ou se laisser emporter par la vie avec nos projets, nos rencontres et nos amis et familles. l'instruction en famille c'est aussi pour moi une source de liberté mais parfois je me sens prise dans un cadre trop rigide. je vais lire un peu pour pouvoir structurer un peu mes propos mais je suivrai encore tes messages.
merci encore
Audrey, France, Ariège
Laurence, je sais qu'en Italie, c'est plutôt extra-terrestre de faire l'instruction en famille! Si tu tiens assez à tes convictions, tu pourrais devenir un phare dans ton entourage!
ReplyDeleteI. j'imagine que ça ne doit vraiment pas être facile de faire l'école à la maison dans un pays où c'est illégal. Pouvez-vous réessayer de venir au Qc? N'abandonne pas tes convictions. Comme dit Léandre, avec conviction sans espoir!
Audrey, merci de ton message. Tu dois lire le livre de Léandre et d'autres de John Holt, ça te rassurera dans ce que tu ressens déjà en toi!
I too need to get my hands on that book. Thanks for sharing it with us.
ReplyDeleteCatherine, ca parait rape ms on y travaille et on croise fort les pouces pour reussir a revenir au Qc tres vite.pr le moment j essaie d etre le changement que je voudrais voir ds le monde (les bons jours)et les mauvais jours, d etre la et bien la et un jour a la fois.
ReplyDeleteje me disais en le lisant qu il faudrait un Leandre B francophone a appeler pr de la
'guidance' bienveillante- co-ecoute unschooling comme les font certains auteurs americains qui m aident ts les matins ds ma boite mail et que je vais peut=etre prendre comme tuteurs d inspirations une fois par semaine.
tu ne voudrais pas te lancer?
a bientot!
pr info: le livre de léandre bergeron est dispo en intégralité sur internet ici http://cheznousyapasdadresse.wordpress.com/les-e-book-gratuits-et-interessants/comme-des-invites-de-marques-de-leandre-bergeron/
ReplyDeletevoir aussi d'autres livres dans le même genre ici http://matteovoyage.canalblog.com/archives/2011/06/01/16615073.html
bisous
jo