Il y a quelques semaines déjà, Jean-François et moi sommes allés assister à une conférence de Serge Mongeau, le père de la fameuse simplicité volontaire. M. Mongeau fait maintenant la promotion de la décroissance conviviale. Inspirés par la sympathique juxtaposition de ces deux mots, nous nous sommes rendus à la conférence sans trop savoir exactement de quoi il en retournait.
Le discours d'entrée fait dans le connu : surconsommation, crise financière, crise de sens, empreinte écologique trop importante, etc. avec les chiffres que nous connaissons trop bien... M. Mongeau décrie la nouvelle forme de consommation verte qui veut donner bonne conscience avec ses beaux slogans : Consommer mieux, consommer autrement... mais surtout, continuer à consommer pour apporter de l'eau au moulin! Le capitalisme ne peut pas survivre sans croissance.
Il parle des solutions écologiques technologiques, comme l'automobile électrique, les alternatives vertes, qui ne sont en fait que des solutions qui permettent de continuer ce qui ne peut plus continuer. La seule vraie solution est de cesser de consommer et de changer notre façon de répondre à nos besoins.
Rien est conçu pour durer de nos jours, les ampoules électriques ont un durée de vie plus courte que jamais auparvant, les automobiles doivent être remplacées aux 5 ans, et il n'est même plus possible de faire réparer notre grille-pain, mieux vaut en acheter un autre! Le vieillissement planifié des objets incite à la consommation, et pour d'autres articles qui auraient une durée de vie plus longue, comme les vêtements par exemple, on a recours à la mode!
Une société de décroissance repose sur 4 fondements : la justice sociale (répondre aux besoins fondamentaux de base de tout le monde), la consommation locale (et cesser de consommer de la marchandise qui a voyagé dans 6 pays pour la production, l'assemblage, la mise en boîte, etc.), le travail collectif et la sobriété (éviter le gaspillage, se contenter).
La grosse différence avec l'idée de la simplicité volontaire est celle de la convivialité, le fait de travailler ensemble.
Je vous invite fortement à lire le manifeste du Mouvement québécois pour une décroissance conviviale et à vous joindre à la liste d'envoi pour être informé des initiatives.
Je vous laisse sur ces paroles de Steiner :
« Tout homme inattentif au monde auquel il doit son existence devient un être blasé, et en conséquence, se précipite de désirs en désirs. Il ne remarque même pas que la voie incertaine et vague sur laquelle il s’est engagé ne saurait lui apporter les satisfactions recherchées alors que son rôle serait de déverser sa propre essence, sa propre vie, dans le monde d’où il l’a puisée. » (Steiner)
Toute crise cherche d’abord à nous tirer de l’ensommeillement. « C’est l’homme éveillé qui appartient à la terre. L’homme qui dort n’est pour l’instant pas conscient de son appartenance à la terre. » (La Mission de Mikael, Rudolf Steiner)
1 comment:
Il faut lire "Cradle to Cradle" afin d'obtenir une perspective differente de celle que tu apportes. Je suis d'accord que nous avons fort besoin d'un changement de paradigme... mais je doute que la majorite accepte de reduire reduire reduire... donc il faut chercher des solutions qui pourraient peut-etre combiner consommation et equilibre... impossible? Il faut y reflechir...
http://www.mcdonough.com/cradle_to_cradle.htm
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